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Roman-Roman
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5 août 2013

la suite du récit ne peut être qu’incompréhensible

II, 27

Ce qui par dessus tout lui importe c’est l’image qu’en ce lieu, où l’on doit se montrer, il va donner de lui: dans ce but, sa femme lui est une auxiliaire momentanément utile, sa beauté est une arme lui permettant tout à la fois de se détacher davantage de celle qu’il a autrefois vaincue et d’espérer affaiblir les défenses de ceux qu’aujourd’hui il voudrait séduire ou convaincre. Ce qui pour l’instant le rassure, c’est que ces intrusions restent à un niveau qui est de l’ordre du jeu, et ne l’interdisent pas de poursuivre. Ce qui s’installe, n’est plus une vue géographique une vue historique, centrée sur l’année 2014, liée à Luce Arditi. Ce qui se produit aujourd'hui quelque part pourra demain, ailleurs, décider d'un destin: l'homme doit accepter de vivre ce qui lui est imparti, l'homme lutte. Ce qui semblait ne devoir être qu’un récit concis ne l’occupant journellement que quelques minutes ne lui laisse plus l’esprit assez libre pour penser à autre chose. Ce qui serait parfait, ce serait d’inventer un lecteur éternel, créer, sur le réseau, quelque chose comme un clone virtuel qui poursuivrait sans fin son existence. Même qu’André Pagès, depuis longtemps, aurait disparu de la surface de la terre. Ce qui signifie que dès qu’un mot anglais est trouvé, vous êtes sûr que le dixième mot suivant du fichier inversé est lui aussi un terme anglais. Ce qui suit est une description sommaire, sans commentaires, de leurs contenus. Ce qui importe c’est d’avancer, de le suivre sur ce chemin tortueux de la narration où j’essaie de vous entraîner. Ce qui, à la réflexion, la frappe, c’est la persistance de la série de consonnes SPRN. Ce qui, auparavant, était souffle d’air est devenu caresses, baisers, attouchements, fellations, étreintes. Ce récit aurait dû commencer ainsi: Béranger Bissonnier, un personnage du roman, propose une citation: « Avançant dans la prose je rencontre, presque à chaque pas, l'impossibilité de la maintenir sur une ligne unique, de la diriger dans un seul sens » ce personnage hésite, il ne se souvient pas d’où lui vient cette citation cela au fond lui importe peu.. Ce récit aurait pu commencer ainsi: Jean-Pierre Lui proposerait une citation: « Je n'aime pas la littérature homogène ». Ce retour dans l’histoire de quelques unes des trois mille langues en voie de disparition au cours du XXème siècle, n’est pas pour lui déplaire. Ce roman pourrait donc commencer ainsi: un des personnages de l'œuvre, disons Pecquenard, lit une citation qu'il a écrite sur un morceau de papier quelconque: « Les choses changent tellement ici ». Ce roman qui jusque là lui était un plaisir devient une corvée parce qu’il ne peut répondre aux, plus en plus nombreux, courriers. Ce secret toujours tient sa langue enchaînée. Son séjour amoureux, en avril 1982, a été, de son propre aveu, déterminant même s’il n’en dit pas les contours, la suite du récit ne peut être qu’incompréhensible: soyez patients avant de vous permettre de l’impatience. Ce séjour avec lui et nos discussions ont ainsi déterminé mon changement d’orientation: j’ai décidé de ne plus préparer l’agreg de philo, de m’orienter vers la sociopolitique, seul endroit ou mon goût de l’abstraction avait quelque chance de rencontrer une pratique. Ce sera donc, la plupart du temps, en fin de soirée. Ce sera la dernière. Ce sera tout pour l’instant. ce serait aussi bien d’être mort, Il faut du courage pour se tuer car de toutes façons chacun de nous est seul, ou une dernière voie, la plus difficile, celle pour laquelle il cherchait des réponses: vivre en cherchant ce qui pouvait concilier les exigences de sa conscience et la nécessité vitale biologique. ce serait mentir ou tricher: il préfère essayer d’être honnête avec lui-même. Ce serait trop beau. ce serait trop long, je vous en parlerai demain… Ce serait un matin d'été, un jour comme un autre, peut-être un peu plus clair, elle regarderait autour d’elle, examinerait le jardin à travers les fenêtres ouvertes, Il aurait l'air perdu, il serait arrivé sans qu'elle s'en aperçoive, se rapprocherait, plongerait dans ses yeux son profond regard d’eau verte, dirait simplement. Ce serait un suicide. Ce serait une confession, au mieux une autobiographie et je t’ai dit que tel ne serait jamais mon propos. ce serait une confession, or je t’ai dit que tel n’était pas mon but. Ce service s’était rapidement développé se heurtait au temps: les portraits restaient semblables à eux-mêmes. Ce soir enfin ils sont revenus, ont mis tout en l'air dans un appartement de l’immeuble, ont cassé la verrière qui donne sur la montée d'escalier et mis a sac la salle à manger. Ce soir j’irai à l’essentiel. Ce soir là, d'entrée ou presque, Il avait entraîné la conversation sur les rites et les fondements de la religion des Alaouites. Ce soir si vous ne voulez pas vous ménager pour les fêtes. Ce soir, la directrice du centre culturel français m’a ramené à Berlin en voiture. Ce sont des compagnes charmantes. Ce sont des fossoyeurs. Ce sont des mouchards extraordinaires. Ce sont des systèmes radicalement différents. Ce sont les policiers de l’autre jour, Maître, ils veulent vous voir!. Ce souvenir lui arrache un souvenir attendri. ce termine ce ghazel d’un poète de Khiva or je suis cet homme ignorant qui découvre avec stupéfaction la force douloureuse des mots. ce trait différent et momentané qui trace dans les prunelles comme le sillon d’une fêlure et qui provient d’une pensée que nos paroles à leur insu ont agité en l’être à qui nous parlons, pensée secrète qui ne se traduira pas par des mots, qui montera des profondeurs remuées par nous, à la surface un instant altérée du regard. Ce travail commence d’ailleurs à me poser quelques problèmes: je ne sais plus à qui je m’adresse. Ce tressage est constant, aussi subtil qu’un tissage de tapis persan.

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